le blog des candidates

Lynchage misogyne Le jeudi 16 mars dernier, par un temps de froidure,Françoise de Panafieu se déplaçait sur le terrain d'une cité déshéritée lorsque soudain elle reçut un oeuf en pleine figure. Le projectile atteignit son oeil gauche. L'agres-sieur, Jacques Deroo, éducateur sans emploi, a ainsi justifié son geste: "Elle donnait l'impression de venir visiter la misère comme on viste un zoo." Les élus du premier sexe, eux, dans leurs tournées, se font interpeller, on leur reproche d'être trop absent, on les somme d'agir en haut lieu, entourés de gardes du corps, ils sont rarement victimes de violences physiques et on ne vise pas le visage. Une femme se préoccupe du sort des défavorisés, sans aucune comédie, elle est à découvert, désarmée, et le grand courage contestataire est de la frapper au visage. Parce que la maire du 17è arrondissement de Paris a une silhouette féminine avenante, on la bombarde pour ce seul fait, elle ne peut être sincère parce qu'elle n'a pas la rondeur lourde d'un Daniel Vaillant, qui ne choque pas dans le paysage déshérité. Les mecs, n'est-ce pas, ont le monopole du coeur. A se demander si l'entartreur de Bernard Henri Lévy, autre trublion, ne s'en prend pas inconsciemment à son féminin, le délit de sale gueule étant chez BHL la finesse des traits, l'aspect page boticellien. Le lapideur de Madame de Panafieu déclare avoir "ressuscité" naguère grâce aux militantes de l'Armée du salut. Que l'une d'elles lui lance " Que celui qui est sans péché jette le premier oeuf! En ce temps où la société du spectacle squatte le monde politique, gageons que qui lance un oeuf fait un boeuf. La pauvreté ne guérit pas du machisme. Salaud de pauvre!